Mise à jour le 12 mars 2024
Publié le 27 janvier 2022 Mis à jour le 12 mars 2024

Financement ANR
2012-2014
Richard Palluel-Germain (Université de Grenoble) en collaboration avec François Osiurak

Un des enjeux cruciaux en psychologie est de comprendre dans quelle mesure notre perception visuelle de l’espace dépend de notre corps. Bien que cette question ait un intérêt tant théorique qu’appliqué, ce projet a une visée essentiellement théorique. Cette question reste controversée en psychologie. Le fait que la perception visuelle est influencée par les propriétés du corps et le contexte social est loin d’être unanimement admise. Notre projet s’insère dans la logique de l’approche de l’économie de l’action selon laquelle notre perception visuelle de l’espace dépend des actions que l’on envisage d’accomplir et des variables fonctionnellement pertinents (e.g., contraintes physiques et sociales) pour leur réalisation. Les objectifs de ce projet sont de (1) consolider les bases théorique de cette approche de l’économie de l’action, (2) de combler le manque d’appui empirique de certaines de ses propositions et (3) d’étendre sa logique à l’intégration de facteurs sociaux dans la perception visuelle. Nous proposons trois tâches de recherche visant à atteindre ces objectifs par l’utilisation de méthodes originales tant pour la manipulation expérimentale de nos facteurs d’intérêt que pour la mesure de la perception de l’espace. La nature intégrative et pluridisciplinaire de ce projet renforce par ailleurs son originalité. Le but de la Tâche 1 est d’étudier d’une part si les dimensions d’un obstacle (e.g., sa largeur et sa hauteur) qui nous sépare d’un objet que l’on veut atteindre influencent la perception de la distance qui nous sépare de cet objet en fonction de la manière dont on envisage de contourner cet obstacle (Sous-Tâche 1.1). D’autre part, cette tâche a pour but de préciser dans quelles conditions et de quelles manières la possibilité d’utiliser un outil (e.g., une baguette) pour atteindre plus facilement un objet influence la perception de la distance qui nous en sépare (Sous-Tâche 1.2). La Tâche 2 a quant à elle pour but d’explorer si la possibilité d’utiliser quelqu’un pour atteindre plus facilement un objet influence notre perception de la distance qui nous en sépare de la même manière que le fait la possibilité d’utiliser un outil non humain (Sous-Tâche 2.1). De plus, le but de cette tâche est également d’étudier l’influence relative des relations sociales (e.g., amitié, animosité), des contraintes physiques (e.g., effort) et sociales (e.g., invasion de l’espace personnel) sur notre perception des distances interpersonnelles en fonction de l’action que l’on envisage d’accomplir (e.g., approcher quelqu’un ou être approcher ; Sub-Task 2.2). Enfin, la Tâche 3 a pour but d’approfondir des études antérieures portant sur l’influence des relations sociales sur la perception des ouvertures (i.e., espace entre deux objets ; Sous-Tâche 3.1) et de déterminer si cette influence dépend des actions envisagées (Sous-Tâche 3.2).